Au paradis des ânes

Nos ânes au paradis...

La vie du refuge est rythmée par l'évolution des ânes qui arrivent chez nous. C'est toujours très agréable.

Il est fort émouvant et gratifiant de voir un âne, arrivé au refuge dans un état pitoyable, retrouver la forme et gambader en prairie parmi ses congénères. Parfois, c'est un âne au comportement très difficile à cause de son vécu qui, un jour, nous accorde sa confiance. Il devient alors sociable et agréable à vivre. Tout cela, nous fait plaisir et nous réchauffe le cœur.

Malheureusement, il peut parfois arriver que l'état de l'âne soit tel que, malgré nos efforts, nous le perdons à jamais. Parfois, c'est tout simplement la vieillesse. La perte d'un âne fait donc aussi partie de la vie d'un refuge. Ce sont des moments très pénibles car nous nous investissons beaucoup pour leur bien-être et ils comptent énormément pour nous. Ils font réellement partie de notre vie.

Mais, nous devons surtout retenir une chose ! Depuis leur arrivée au refuge, ils auront au moins eu la possibilité de vivre paisiblement et de bénéficier de soins adéquats pendant un laps de temps plus ou moins long. Nous aurons donc pu leur offrir une vie ou au minimum une fin de vie heureuse.

Ils ont partagé notre quotidien et rejoint le paradis des ânes :

Ghus

le 21 juillet 2008

Fripouille

le 01 avril 2009

Nanesse

le 28 juillet 2013

Prunelle

le 29 mars 2014

Réglisse

le 31 mars 2016

Salvia

le 17 mai 2017

Canelle

le 2 juin 2017

Victor

le 10 janvier 2018

Flora (la petite)

6 mai 2019

Polo

le 20 janvier 2020

Charly

le 13 juin 2021

Cadichon

le 27 janvier 2022

Zabou

le 7 février 2022

Zéla

le 26 août 2022

Martin

le 21 janvier 2023

 

Picotin

le 19 avril 2023

Binamé

le 28 janvier 2024

Marie

le 13 mai 2024

POMPON

le 24 septembre 2024

 
         
HOMMAGE A POMPON  
   

 

 

Prière pour aller au paradis avec les ânes

Lorsqu'il faudra aller vers vous, Ô mon Dieu faites
que ce soit par un jour où la campagne en fête
poudroiera. Je désire ainsi que je fis ici-bas,
choisir un chemin pour aller, comme il me plaira,
au Paradis, où sont en plein jour les étoiles.
Je prendrai mon bâton et sur la grand route
j'irai, et je dirai aux ânes, mes amis :
Je suis Francis Jammes et je vais au Paradis,
car il n'y a pas d'enfer au pays du Bon Dieu.
Je leur dirai : Venez, doux amis du ciel bleu,
pauvres bêtes chéries qui, d'un brusque mouvement d'oreilles
chassez les mouches plates, les coups et les abeilles...
Que je vous apparaisse au milieu de ces bêtes
que j'aime tant parce qu'elles baissent la tête
doucement, et s'arrêtent en joignant leurs petits pieds
d'une façon bien douce et qui vous fait pitié.
J'arriverai suivi de leurs milliers d'oreilles,
suivi de ceux qui portaient au flanc des corbeilles,
de ceux traînant des voitures de saltimbanques
ou des voitures de plumeaux et de fer blanc,
de ceux qui ont au dos des bidons bosselés,
des ânesses pleines comme des outres, aux pas cassés,
de ceux à qui l'on met de petits pantalons,
à cause des plaies bleues et suintantes que font
les mouches entêtées qui s'y groupent en ronds.
Mon Dieu, qu'avec ces ânes je vous vienne.
Faites que dans la paix, des anges nous conduisent
vers des ruisseaux touffus où tremblent des cerises
lisses comme la chair qui rit des jeunes filles,
et faites que, penché dans ce séjour des âmes,
sur vos divines eaux, je sois pareil aux ânes
qui mireront leur humble et douce pauvreté
à la limpidité de l'amour éternel

Francis Jammes